Le contexte
Véritable outil au service des objectifs de bon état des cours d’eau imposés par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) et le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau Loire Bretagne (SDAGE), le programme d’actions du Contrat Territorial Gartempe et Creuse 2020-2022 est réparti sur 16 cours d’eau, dessinant un territoire de la limite départementale entre la Vienne (86) et la Haute-Vienne (87) jusqu’à la confluence des rivières Creuse et Vienne à Port-de-Piles.
Que chaque habitant puisse avoir accès à une eau potable de bonne qualité, un système d’assainissement adapté, un milieu naturel préservé et de qualité.
En partant de ce souhait, le Conseil Départemental de la Vienne et l’Etat ont élaboré un Schéma Départemental de l’Eau (SDE) en concertation avec les acteurs du territoire et usagers de l’eau.
A l’échelle du département et de ses bassins, le SDE a permis d’identifier 4 enjeux stratégiques :
- Garantir la santé publique par la reconquête de la ressource, en priorité pour l’eau potable
- Pérenniser les usages par un partage équitable et durable de la ressource (maîtrise des prélèvements) et la réduction des pollutions (diffuses et ponctuelles)
- Préserver et restaurer les milieux aquatiques pour atteindre le bon état écologique
- Fédérer les acteurs autour de la politique de l’eau.
Enjeux et pressions
L’étude bilan du précédent CT et l’étude de reprogrammation ont permis de mettre à jour l’état des cours d’eau du territoire et d’identifier les principaux dysfonctionnements constatés à l’échelle des bassins versants.
Il en ressort plusieurs perturbations :
- Importante sensibilité des écoulements à l’étiage
- Dégradation sur la partie aval liée aux anciens travaux de rectification* et de recalibrage* des cours d’eau (voir schéma)
- Piétinements des berges et du lit par le bétail sur la partie amont
- Forte concentration en matières nutritives dans les prélèvements d’eau
- habitats aquatiques peu fonctionnels
- Dégradation de la continuité écologique
Une situation hydrologique des cours d’eau étudiés inquiétante
Le SDE a identifié 11 systèmes d’assainissement collectif prioritaires pour les interventions prévues par le Département sur le bassin Creuse Gartempe. Ces assainissements collectifs dysfonctionnent et altèrent l’équilibre naturel des cours d’eau. De plus, seulement 11% des installations autonomes seraient conformes, d’après les données d’Eaux de Vienne.
Sur tout le territoire, la présence des seuils de moulins et les étangs en lit mineur crée des retenues qui modifient les habitats aquatiques, la qualité de l’eau et favorise les ruptures d’écoulements ou les assecs à l’étiage. Sur le cours de la Gartempe, 10 ouvrages sont problématiques pour la montaison des poissons grands migrateurs. Autre difficulté, l’absence d’entretien de la ripisylve par certains propriétaires favorise la création d’embâcles.
Des pratiques agricoles problématiques
Sur la partie amont du territoire (têtes de bassin), l’activité d’élevage est dominante. On y trouve principalement des prairies à bovins et à ovins avec un maillage bocager assez important mais en légère régression. La principale pression est le piétinement du lit par le bétail. Cela entraîne sa dégradation, celles des berges et de la végétation, l’apport en matières organiques directement dans le cours d’eau ainsi que le transport des pathologies d’un troupeau à l’autre.
On observe également des systèmes culturaux plus intensifs, favorisant la destruction des milieux naturels. Sur les parties médianes et aval, la céréaliculture est prépondérante. Cela représente 54,5% des surfaces totales du bassin. Cependant, les vallées alluviales présentent des corridors boisés et de prairies.
- Les anciennes pratiques agricoles ont conduit à la rectification et au recalibrage des rivières. Les stigmates persistent : section d’écoulements élargie, méandres supprimés et armure sédimentaire altérée.
- La modification du profil d’écoulements favorise l’érosion des berges et du lit. Le colmatage est accentué par le drainage des parcelles.
- Ces pratiques culturales ont de même occasionné la raréfaction des zones humides, de leurs espèces ainsi qu’une dégradation de la qualité de l’eau par la contamination des intrants.
- L’irrigation est par ailleurs l’activité la plus consommatrice en eau sur les bassins Creuse-Gartempe.